L’angoisse de la rentrée

Ce que je vais exprimer là, je ne suis pas la seule à le ressentir. Loin de là.. Mais si mes mots peuvent nous soulager, alors je tapote sur mon clavier…

Je ne veux pas y aller. J’étais mieux sans. Sans réveil, sans contraintes, sans comptes à rendre, sans emploi du temps.

Je ne veux pas y aller. Ce sera trop vite comme avant. Trop de choses à écouter, trop de choses à organiser, trop de choses à faire, à refaire, à faire avant…

Je ne veux pas y aller. J’ai peur de n’avoir pas changé. Peur de retrouver mes défauts, mes doutes, mon professionnalisme exacerbé qui me coupe de l’essentiel, qui me coupe des autres, qui me coupe de moi-même.

Je ne veux pas y aller. Dépendre à nouveau des autres, du système et de la société.

Je ne veux pas y aller. Je ne sais même plus pourquoi. Pourquoi j’y vais, pourquoi je n’irais pas. Je ne veux pas y aller, même si au fond, je veux bien quand même. Pour voir… Pour… Non, je ne sais pas. Non, je veux y aller… et oui, ne pas n’y aller. Je me perds.

La rentrée sonne comme un air rugueux, un premier de septembre rapeux, un automne à rouspéter, râler et ramer. Retour à la réalité. Rapidement rattrapée par un statut, par un métier, par un rapport au monde, complexée et terrifiée.

Trois ans libre… Trois ans trop vite passés. Trois ans à me guérir d’un désarroi et d’une peine… À peine guérie je fais ma rentrée. Qui me comprendra ?

Personne. Ma rentrée je la fais seule en même temps que les autres. Seule comme les autres. Mais seule à espérer que la plaie soit bien cicatrisée, et que la reprise ne la fera pas saigner.

L’angoisse de la rentrée m’étreint, je halète, j’étouffe, je crains… je me crains.

La vie est faite de choix. J’ai choisi, je ne me plains pas. Mais je tremble et je prie de n’avoir pas fait d’erreur, de mauvais choix, et que rien ne justifiera mon angoisse.

C’est la rentrée… « Ce n’est que la rentrée… »

Ce mantra là ne sert de rien. Si vous en avez d’autres, je les veux bien !

9 réflexions au sujet de « L’angoisse de la rentrée »

  1. Je comprends ta peur, tes doutes, ton désarroi, la perte de toi… et l’envie en même temps… tout se chamboule dans ton esprit. Peur de ne pas être à la hauteur ou en-dessous. Cette peur, ce questionnement sur toi et tout ce qui t’entoure… En gros, le trouillomètre à zéro 🙂 Il serait aisé à te dire : « tu dois relativiser ». Mais cela reviendrait à te dire tout et n’importe quoi. C’est quoi relativiser ? Tes défauts, tu les as comme tout le monde. Ça, ce n’est pas grave. Si tu sais que tu es une bonne personne, une belle âme, les autres (avec leurs défauts aussi) doivent t’accepter comme tu es (sauf si tu es une serial killer qui a massacré une dizaine de personnes en ayant consommé leur cœur, histoire de 🙂 )
    Je ne te connais pas vraiment. Il me serait donc assez prétentieux de te donner le bon conseil (les conseilleurs ne sont pas les payeurs), mais au travers de ton article, je me suis retrouvée. Ce que je ferais avant cette terrible rentrée. Je pleure un bon coup en me disant « merde, qu’ai-je donc fait pour mériter ça ? Pourquoi ai-je pris cette décision ? Etc. En gros, le doute. Après, je me dirais : après tout, mon choix décidé ou pas, je dois l’assumer. Donc, je suis qui je suis. Je sais que je suis (tu bannis dans ce cas la serial killer qui aurait bouffé le cœur de ses victimes 🙂 ) et tu te lances dans la bataille. Tu me diras, c’est plus facile à dire (écrire, en l’occurrence) qu’à faire. Mais qu’as-tu donc à perdre ? Mais aussi à gagner ? Il me semble que tu dois raisonnablement peser le pour et le contre. As-tu plus d’avantages, financiers (on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche), mais également personnels, selon ton choix. Je pense ceci dit que tu les as déjà pensés.
    Sur ce, je te souhaite tout le courage du monde. Si jamais tu souhaites une aide spirituelle et amicale, je te la propose en toute simplicité. Encore bon courage à toi et bonne rentrée 🙂

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    1. Merci beaucoup pour tes mots ! Je dois apprendre à ne pas vivre certaines étapes comme des épreuves mais comme des passages me dit mon psy… Facile à dire ! On apprend à réagir, on a des réflexes face à la difficulté hérités de l’enfance dont il faut un jour se défaire… L’avenir seul me dira si je dois continuer dans ce système (Éducation Nationale) ou renoncer … J’y vais par conviction (je veux aider les jeunes à grandir) , malheureusement un peu au détriment de mes valeurs et de mon bien-être. Mais comme tu le dis, on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, et si j’ai les bonnes armes, peut-être que je gagnerai cette bataille ! Des mots, du sommeil et de l’amour, voilà mes armes pour l’instant! 😉 À bientôt !

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      1. Merci beaucoup ! Je mise en effet sur les à côtés pour ne pas perdre de vue l’essentiel, et surtout qui je suis ! J’ai hâte que l’automne soit là et que je puisse écrire autre chose que cette angoisse 🙃

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  2. Oui, dit ton psy… J’en ai vu beaucoup (à une période particulière de ma vie), mais ils ne sont pas toi. Ton psy ne ressent pas ce que tu vis. Les psys définissent les termes, les sensations… par rapport à des bouquins, des normes, des codifications… Ce sont les avocats de l’esprit. La psychologie ne s’apprend pas toujours sur les bancs de l’université. La psychologie se développe dans son parcours de vie avant tout. Tu m’apparais d’ailleurs plus psychologue que ton psy. C’est quoi ce terme de « passage » à la place d « épreuve » ? C’est exactement la même chose. Ce n’est qu’un synonyme. Mais c’est purement psy d’utiliser le mot de « passage » plutôt qu’ « épreuve ». Psychologiquement, la différence se fait, mais la traversée reste la même. « Passage » ou « épreuve », tu dois quand même l’affronter, tu dois te jeter à l’eau que tu le souhaites ou pas, que tu saches nager ou pas. Alors pour franchir ce pont (« passage » du labyrinthe infernal 😉 ou « épreuve » à la Indiana Jones avec les serpents en tout genre…), tu as la solution en toi, celle que tu ressens en cet instant : du sommeil, de l’amour, tes armes, pour le moment ! Les épreuves ne signifient pas que contraintes, difficultés… du négatif, bref tu comprends ce que je veux te dire. Ces étapes (épreuves) sont dures à encaisser lorsqu’elles sont là, mais elles sont utiles pour la suite de ta vie. Tu es intelligente, donc je sais tu comprends. Hé oui ! Tu as raison de vouloir aider les jeunes à grandir. Ils sont l’avenir de nous. Hé oui, je te souhaite de gagner cette bataille .Car d’après ce que je peux lire de ton commentaire, tu as tout pour gagner !
    Quant à l’enfance… évidemment l’enfance dans laquelle nous avons été bercées a son importance dans notre vie d’adulte. Mais elle ne définit pas toujours l’adulte que nous sommes, que nous devenons ou vouloir devenir. Elle a un impact, sans contexte, mais elle n’est pas le problème ou la solution. Elle n’est juste qu’une partie de nous. Tu l’as compris, la complexité de son soi intérieur est plus complexe… Seule, toi est le problème et la solution.
    Je t’apporte en toute sincérité tout mon soutien spirituel, même s’il ne représente pas grand-chose dans le « passage » que tu traverses… mais en espérant que tu arrives à voir la lumière au bout du tunnel…
    A bientôt 🙂

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  3. J’essaie et je parviens sans peine à imaginer ton état mental après 3 ans d’interruption totale par rapport à ce métier et son système. Je te souhaite de retrouver un élan, du sens, de la confiance, de mon côté les angoisses ont toujours été au final plus fortes que la dureté de la réalité, puisse-t-il en être de même pour toi. Je te souhaite la meilleure rentrée/reprise possible.

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  4. On sent tout ton désarroi dans ces quelques lignes. Je crois qu’il n’y a pas de formule magique face à une situation qui nous fait souffrir. Même si nous avons les armes pour faire face. Il ne faut pas à terme que cela se retourne contre nous.
    J’espère de tout coeur pour toi que cela se passera le mieux possible.
    Prends soin de toi surtout et avant tout

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